Le chœur des convers
Dans l’espace de la nef aujourd’hui vide, se trouvaient les sièges des frères convers. Leurs offices n’étaient pas constitués de psaumes chantés, comme ceux des moines, mais de quelques prières récitées des dizaines de fois.
Contrairement aux bas-côtés voûtés d’arêtes, la nef reçoit des voûtes sur croisées d’ogives qui permettent d’élever plus haut les murs, et d’y ouvrir des grandes arcades et des fenêtres hautes plus développées : autant de caractéristiques de l’architecture gothique naissante. [En savoir plus]
La citation
« Je m’étonne
que certains de nos abbés
montrent pour les moines,
certes,
une grande attention à la discipline,
mais aucune,
ou bien une très petite,
pour les convers. (…)
C’est pourquoi,
tout comme nous avons consigné
par écrit les us et coutumes des moines,
afin de garder partout l’unité
dans nos façons de faire,
nous avons jugé digne de faire connaître,
dans un bref écrit,
comment il convient
de veiller sur les convers,
tant pour les questions matérielles
que pour les questions spirituelles. »
Us et coutumes des frères convers (milieu du 12e siècle)
Us des convers, Prologue, 2 et 8, éd. Chrysogonus Waddell, Cistercian Lay Brothers Twelfth-Century Usages with Related Texts, Brecht, 2000, p. 56.
L'image
Frères convers
Tombeau d’Étienne d’Aubazine, 13e siècle (détail).
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La dernière travée présente des colonnes centrales descendant jusqu’à terre ; aux coins des piliers, des colonnes engagées remplacent les angles saillants pour mieux recevoir les chapiteaux qui supportent les ogives.
Dans la nef centrale, les colonnes reposant sur des culs-de-lampe à 4 m de hauteur font apparaître les piliers comme des portions de murs : ce n’est pas ici un espace de déambulation, comme les bas-côtés, mais plutôt de stabilité, le regard tourné vers le sanctuaire.
Le glossaire
office :
temps de prière des religieux, constituant l’élément principal de la vie des moines. Conformément à la Règle de saint Benoît, les cisterciens observent 7 offices monastiques collectifs qui rythment la journée et une partie de la nuit (vigiles, laudes, prime, tierce, sexte, none, complies), auxquels s’ajoute la messe de la communauté (et, pour ceux des moines qui sont prêtres, au moins une messe privée).
voûte sur croisée d’ogives : voûte supportée généralement par deux arcs qui se croisent en diagonale, caractéristique du gothique.
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