Le bras sud du transept
Les voûtes d’arêtes du transept couvrent des travées rectangulaires, techniquement plus difficiles à équilibrer que les espaces carrés des chapelles. Le pignon est percé d’une grande rose à 8 lobes. Tout montre une parfaite maîtrise de la construction romane, poussée aux limites de ses possibilités techniques.
La seule statue ancienne conservée à Pontigny représente la Vierge de miséricorde, ou Vierge au manteau (fin du 16e siècle), à laquelle toutes les églises cisterciennes devaient être dédiées. [En savoir plus]
La citation
« Ô Mère de miséricorde !
Par la tendresse-même
de ton cœur très pur,
la Lune – c’est-à-dire l’Église –
prosternée à tes pieds,
t’invoque par de ferventes supplications,
toi qui as été constituée sa médiatrice
auprès du Soleil de justice :
que dans ta lumière,
elle voie la Lumière,
et la grâce de ce Soleil,
qu’elle l’obtienne par ton intercession.
Car Il t’a vraiment aimée entre toutes et,
pour t’embellir,
Il t’a revêtue d’un manteau de gloire,
et a posé sur ton front
une couronne de beauté. »
Bernard de Clairvaux (+ 1153)
Bernard de Clairvaux, Sermon pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption de la Vierge Marie, 15 : Sancti Bernardi Opera, t. V, éd. J. Leclercq et H.-M. Rochais, Rome, 1968, p. 274 (Patrologia Latina, t. 183, col. 438 B-C).
L'image
Vierge au manteau de Cîteaux
Jean de Cirey, Collecta quorundam privilegiorum ordinis cisterciensis, Dijon, 1491, fol. a2 r°.
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Un cistercien du début 13e siècle raconte qu’un moine, ravi en esprit jusqu’au paradis, fut surpris de n’y trouver aucun de ses confrères. Lorsqu’il demanda à la Vierge où ceux-ci pouvaient se trouver, elle ouvrit son manteau et montra qu’elle y protégeait « une multitude innombrable de moines, de frères convers et de moniales » de l’ordre de Cîteaux. La Vierge de Pontigny étend sa protection à sa droite, à un cistercien et deux laïcs, à sa gauche, à un évêque, une bénédictine et un franciscain.
Le glossaire
voûte d’arêtes : voûte constituée généralement par deux voûtes en berceau se croisant de façon perpendiculaire, et formant, à partir de quatre supports, quatre fines arêtes qui se rencontrent en un seul point.
travée :
espace généralement délimité par quatre supports (murs, piliers, colonnes) et surmonté d’une voûte, constituant un élément de base des plans d’églises.
moine, moniale :
religieux, religieuse, généralement cloîtré, qui a fait vœu de vivre selon une règle de vie précise (au Moyen Âge, souvent la Règle de saint Benoît).
franciscain, franciscaine :
religieux, religieuse, appartenant à un ordre fondé par saint François (en latin : Franciscus) d’Assise († 1226).