

Le bas-côté sud
Construit après le transept, le bas-côté sud présente les indices d’une évolution de l’architecture qui tend vers plus de hauteur et de légèreté. En haut des colonnes engagées d’un des piliers, on découvre deux chapiteaux parmi les plus typiques de l’esprit cistercien, sans aucun décor – pas même une esquisse de feuille. Cependant, leur surface, traitée avec deux outils distincts, présente un aspect différent, comme pour mettre en valeur la rencontre entre la matière et la lumière.[En savoir plus]
La citation
« L’architecture est le jeu savant,
correct et magnifique des volumes
assemblés sous la lumière.
Nos yeux sont faits
pour voir les formes sous la lumière.
[Ainsi,] l’architecte a pour tâche
de faire vivre les surfaces
qui enveloppent ces volumes,
sans que celles-ci,
devenues parasites,
dévorent le volume
et l’absorbent à leur profit (…)
Laisser à un volume
la splendeur de sa forme
sous la lumière mais, d’autre part,
approprier la surface
à des besognes souvent utilitaires (...) »
Le Corbusier (1923)
Le Corbusier, Vers une architecture, Paris, G. Crès, [1923], réédition Paris, Flammarion, 2008, p. 16 et 25.
L'image

Chapiteau sobre du bas-côté sud
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Ce dépouillement absolu illustre la fonction même du chapiteau, qui est de passer du cercle de la colonne au carré qui le surmonte ; particulièrement délicate à sculpter, la transition est pourtant ici parfaitement réalisée, faisant de chaque élément une œuvre d’art d’allure très contemporaine.
Au 12e siècle, la réflexion qui s’élabore sur le rapport entre la lumière et la matière peut être mise en relation avec celle qui s’approfondit sur les modalités et les conséquences de l’Incarnation.
Le glossaire
Le Corbusier (Charles-Édouard Jeanneret, dit) :
l’un des maîtres de l’architecture moderne (1887-1965), il adopta des principes qu’il voulait strictement fonctionnels et des formes géométriques simples et dépouillées.
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